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Réda RADOUI. Son père, marocain, arrive à Cluses en 1969. Réda grandit dans le quartier des Ewües

Médiathèque (photothèque, sonothèque, vidéothèque)

Identifier:
150507_clu_bia_g_013
Description
« J'ai fait des études pour ne pas être dans le décolletage » C'est dans l'appartement familial situé dans le quartier des Ewües que je rencontre Réda RADOUI. C'est un quartier qui souffre d'une mauvaise réputation, mais dont les premiers occupants parlent avec attachement. Réda a grandi ici et durant notre entretien j'entends le bruit des enfants qui jouent dans le jardin en bas de l'immeuble. Réda est un peu plus âgé que moi, il doit approcher la quarantaine. Son identité ? Il se sent « clusien et citoyen du monde ». Son père, marocain, arrive en France à l'âge de 18-19 ans avec un contrat de travail; il retrouve en vallée de l'Arve des personnes issues de la même ville que lui. En 1974, il se marie au Maroc et revient en France avec sa femme. La mère de Réda à l'époque ne se plait pas dans les hauts de Marnaz où ils habitent dans un premier temps: «c'était en dessous de la montagne, il faisait froid. Mon père fait alors une demande aux Ewües qui se construisent à peine ; les appartements sont distribués au compte goutte, et il obtient le logement où nous sommes aujourd'hui». Trop éloigné de son précédent travail, son père démissionne et retrouve un emploi à proximité des Ewües, une usine où il progresse rapidement grâce à sa maitrise de la langue française et où il restera jusqu'à sa retraite. «Un métronome » dit Réda, « il n'a jamais eu d'absence, jamais eu d'accident maladie prolongé...il avait un lien très fort avec son travail, car il voulait donner une chance à ses enfants de ne pas faire ce métier pénible. On garde tous cette image de notre papa ». Sa mère n'est pas salariée, mais «être une maman c'est un vrai travail» précise Réda, qui a 4 frères et soeurs. «On n'a pas eu une enfance malheureuse du tout, au contraire. Quand bien même on n'avait pas des moyens importants, l'école était en face, donc c'était 'la maison'. Mon père n'a jamais acheté de logement, il a toujours été en location. Cela s'explique également par le fait que lorsqu'il arrivé en France, son idée était que c'était du provisoire : une phase transitoire pour construire autre chose et retourner dans son pays». Réda fait des études, avec l'idée surtout de ne pas travailler dans le décolletage. Malgré tout, il travaillera un peu en usine, et puis comme commercial pour une entreprise familiale. Aujourd'hui, c'est vers l'enseignement qu'il s'est orienté et s'investit : il est coach scolaire, et encadre des jeunes en difficulté scolaire «pour les amener vers la réussite». Photographie issue de l'enquête et l'exposition « Portraits du décolletage » de Caroline HOUAL En diaporama, l'objet représentatif qu'a choisi Réda RADOUI: Le Rotring, ce stylo avec lequel on réalise des plans et des dessins industriels.«Juste avec la main on est capable de faire un document technique compliqué»
Rights
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Avec la participation des communes adhérentes au Réseau Patrimoines et Territoires de l'écomusée PAYSALP et le soutien de :