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Jacques VENJEAN, médecin du travail et allergologue à Scionzier 2

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Identifier:
150506_clu_bia_g_001
Description
C'est rue de l'industrie à Scionzier que je me rends pour aborder, au travers de la question de la médecine du travail, l'évolution des conditions et de l'organisation de travail dans l'industrie du décolletage. Jacques VENJEAN est médecin du travail et allergologue. Les salariés qu'il suit sont à leur très grande majorité employés dans des entreprises du décolletage : de 50 à 80% en fonction du secteur géographique. Pour ce médecin, «la santé au travail était un choix, ce n'était pas un hasard. On a une histoire qui fait qu'on est préoccupé par les conditions de travail et par ce que le travail peut avoir comme effet sur la santé.» Si une grande partie de son travail se déroule au cabinet, sa mission prévoit qu'il passe un tiers de son temps en entreprise. «Le trichlo est très symbolique pour les travailleurs du décolletage» me dit-il, lorsque je lui demande de m'expliquer les enjeux autour de ce produit. Le trichloréthylène, dit « trichlo », est un solvant utilisé dans le décolletage pour nettoyer les pièces sales à la fin de l'usinage. En arrivant en 1985, Jacques VENJEAN, pensait que le trichlo allait rapidement disparaitre. Ses prédécesseurs avaient en effet déjà entrepris des démarches d'information quant aux risques d'utilisation de ce composé. «Sa manipulation et son inhalation peuvent entrainer des pathologies neurologiques, des troubles de la mémoire, des vertiges... Dans les années 2000, il a été reconnu cancérigène.» En réalité, il a constaté une forte résistance au changement. Tant d'ailleurs dans l'organisation du travail au sein des ateliers que dans la prise en compte de ce risque de la part d'autres partenaires socio-sanitaires. Dans les faits, cela a donc été beaucoup plus long. Il a fallu attendre le début des années 2000 pour constater un début de changement et la substitution de ce produit par d'autres substances. Aujourd'hui, de plus en plus de salariés n'attendent pas la visite obligatoire pour le rencontrer. De plus en plus sollicité, il constate que les principales maladies professionnelles sont ailleurs : les pathologies musculosquelettiques (tendinites, syndrome du canal carpien), mais ce sont surtout les syndromes de souffrances au travail qui sont en pleine explosion dans un contexte marqué par la quête de productivité. «On a franchi un seuil dans le rapport au temps qui n'est plus en phase avec la physiologie humaine. On a dépassé les limites. Situation qui n'est d'ailleurs pas spécifique au décolletage.» Photographie issue de l'enquête et l'exposition « Portraits du décolletage » de Caroline HOUAL En diaporama, l'objet représentatif qu'a choisi Jacques VENJEAN: son stéthoscope, outil symbolique «qui permet d'écouter le coeur» des patients.
Rights
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