Gilles FONGEALLAZ, dans le local de la CFDT de Cluses, syndicat qu'il a quitté pour la vie politique
Médiathèque (photothèque, sonothèque, vidéothèque)
Identifier:
150505_clu_bia_g_011
Description
C'est un nouvel élu municipal que je rencontre au printemps 2014 et que j'interroge sur la vie des syndicats en moyenne vallée de l'Arve. Gilles FONGEALLAZ est soucieux de répondre à mes questions : il a préparé notre entretien et étalé sur les tables de la salle de réunion des photos et articles qui illustrent nos échanges. C'est un enfant de la Sardagne. Son engagement syndical, il le doit à un homme, Pierrot DEVANT, fondateur des scouts autonomes de Cluses. C'est lui qui l'a «sorti du quartier». «Inconsciemment peut-être», le décès de son père, mort sur son lieu de travail alors qui était chauffeur chez CARPANO et PONS, a peut-être également joué dans cet investissement militant. Son parcours professionnel dans le décolletage débute comme apprenti à 16 ans et se déroule dans pas moins de 12 entreprises de la vallée : «à l'époque, le plein emploi existait, il suffisait de changer de rue pour entrer le lendemain dans l'entreprise qui était en face. Chaque fois qu'on changeait d'entreprise, on avait un bonus. Les employeurs jouaient le jeu car ils étaient en manque de professionnels». C'est un élément clé pour comprendre le faible engagement des salariés dans le mouvement syndical en moyenne vallée de l'Arve. La culture syndicale dans le décolletage en effet «n'a pas l'historique des grands mouvements sociaux des mines, de la sidérurgie du Nord de la France». Le paternalisme patronal, puis le fait que «la région ait été privilégiée au niveau des salaires et de l'emploi pendant très longtemps», sont des conditions qui «ne propulsent pas le syndicalisme à son zénith». Une situation économique privilégiée qui se dégrade cependant au début des années 2000, et qui incite les salariés «à descendre dans la rue pour défendre leur emploi». C'est le cas notamment de Lisi, une entreprise du groupe Peugeot, qui a fait à deux reprises l'objet d'un plan de sauvegarde de l'emploi ; 200 salariés travaillaient alors dans l'entreprise. Alors qu'il y est cadre et représentant syndical, Gilles FONGEALLAZ se rappelle «une expérience et aussi une responsabilité très forte», qui se «finit mal» avec le licenciement au total de 67 salariés.
Photographie issue de l'enquête et l'exposition « Portraits du décolletage » de Caroline HOUAL
En diaporama, l'objet représentatif qu'a choisi Gilles FONGEALLAZ: un montage photographique de manifestations.
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